Le gouverneur a tenu un point de presse a Beni en condamnant Mbusa Nyamwisi de n'avoir pas informe...
ADF-Nalu: les accusations de Mbusa Nyamwisi font réagir à Kinshasa.
Les réactions aux
affirmations de Mbusa Nyamwisi sur RFI, samedi, concernant la situation à Beni,
se multiplient en RDC. L'ancien ministre et président du RCD/KML, en exil, a
accusé des responsables des FARDC, les forces armées congolaises, sur place à
Beni, d'entretenir l'insécurité en se faisant les complices des rebelles
ADF-Nalu. Plusieurs Kinois exigent une enquête indépendante.
Quelques membres de la
délégation parlementaire dépêchés à Beni ont affirmé que les témoignages
recueillis sur place corroborent quelques peu les affirmations de Mbusa
Nyamwisi, et pour de nombreuses personnes interrogées à Kinshasa, ce sont des
accusations graves qui méritent d’être examinées minutieusement.
L’opposant Vital Kamerhe de l’UNC a affirmé que la question de
l’armée est tellement sérieuse qu’au regard de la recrudescence de l’insécurité
et des atrocités d’une violence rare à travers les pays, cette question
nécessite un débat national. C’est également l’avis de Lisanga Bonganga du
Front populaire : « Quand
il y a des suspicions, il faut qu’il y ait des enquêtes. Et pour parler des
enquêtes sérieuses, il faut qu’il y ait des enquêtes indépendantes. Je pense
que ce n’est qu’après des enquêtes indépendantes, qu’on saura établir les
responsabilités. » Une délégation de l’opposition a prévu
de se rendre sur les lieux mercredi prochain pour manifester de sa solidarité
aux populations meurtries de cette contrée.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a tenu lui aussi à
réagir aux propos de l'ancien ministre Mbusa Nyamwisi. Il rappelle que les
FARDC luttent tous les jours dans la région contre les rebelles ougandais des
ADF-Nalu. Mais il explique qu'il est parfois difficile pour les forces armées
de les arrêter : « Les
actes qui ont été perpétrés ces derniers jours l’ont été dans les périphéries
des milieux urbains. Dans les dix minutes qui ont suivi, ils sont immédiatement
entrés dans la forêt. Il est difficile de mettre dans chaque maison un policier
ou un militaire. » Selon Julien Paluku, les rebelles ont
profité des villes les plus éloignées « où ne sont pas déployés les
éléments des forces armées pour y perpétuer ce massacre ». Des forces armées « qui sont, à l'heure qu'il est, à
leur poursuite. »
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